Sophrologie existentielle et douleurs

La gestion de la douleur est un motif récurrent de consultation en sophrologie. La douleur peut s’immiscer partout, des céphalées aux lombalgies, en passant par les douleurs rhumatismales, l’arthrose, les douleurs chroniques, la fibromyalgie mais aussi les douleurs dues à des actes chirurgicaux, sans oublier toute la palette des douleurs féminines et gynécologiques dont celles de l’accouchement.

Mais le plus souvent, nous croyons que la douleur physique relève exclusivement du domaine physiologique et ne concerne le psychisme que si elle retentit sur la personne de l’homme souffrant. Plus qu’une sensation, la douleur peut-être une émotion qui peut naître sans lésion tissulaire responsable.

La sophrologie existentielle dans son approche holistique, prend en compte toutes les dimensions de la douleur et peut venir en aide aux patients douloureux, que cette douleur soit physique ou psychique.

Qu’est-ce que la douleur ?

La douleur est « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable liée à une lésion tissulaire réelle, potentielle ou décrite en ces termes par le patient », selon l’association internationale pour l’étude de la douleur.

Cette définition montre combien il est difficile d’évaluer la douleur, vu qu’une part importante de la sensation n’est mesurable que subjectivement, part dite émotionnelle ou affective. Cette composante subjective dépend de la nature de la personne laquelle dépend de sa personnalité.

La douleur n’est pas un évènement sensoriel isolé, mais en lien avec un contexte, une signification.

Les composantes à la douleur :

La composante sensori-discriminative :

Elle correspond à l’ensemble des mécanismes neurophysiologiques aboutissant au décodage de la douleur:

  • La qualité: c’est la sensation décrite par le patient ( étau, brûlure, décharge électrique ….)
  • L’intensité: de faible à très intense
  • La durée, le mode évolutif: fond permanent, par crises…
  • La localisation, les irradiations

La composante émotionnelle :

Elle confère à la douleur sa tonalité désagréable, pénible, voire insupportable.

Les émotions liées à la douleur sont d’abord la peur, l’angoisse voire la panique, la colère parfois, la tristesse quand la douleur se répète ou se prolonge, voire la dépression.

La composante cognitive :

C’est tout ce qui donne sens, interprétation, valeur à la douleur. Il s’agit de l’ensemble des processus mentaux capables d’influencer la perception de la douleur et des comportement qu’elle induit.

Quand on a mal, on analyse, on cherche la cause, les recours, en se référant à ses expériences antérieures, ses connaissances.

La composante comportementale :

C’est l’ensemble des manifestations verbales et non verbales observables: plaintes, gémissements… Elle assure une fonction de communication avec l’entourage.

D’autres composantes:

  • une composante culturelle
  • une signification spirituelle
  • l’intégration dans la mémoire et le rappel de douleurs antérieures
  • L’impact sur l’entourage
  • Les mécanisme pour faire face ( « coping »)

La sophrologie, par son approche holistique prend en compte toutes les dimensions de l’être pour aider à mieux vivre la douleur, qu’elle soit physique ou psychique.

Sophrologie et douleurs :

La sophrologie, sans se substituer à un traitement médical peut venir en soutien aux patients douloureux en réduisant le niveau de stress et en apprenant à gérer la douleur.

Le lien entre douleurs et stress :

Les données scientifiques montrent qu’en cas de stress, les muscles augmentent leur tonus pour permettre au corps de réagir (c’est le syndrome général d’adaptation de Hans Selye) : https://sophiericci-sophro.fr/vous-souffrez-de-stress-decouvrez-comment-la-sophrologie-peut-vous-aider/ )

La douleur provoque une réaction de stress accompagnée d’une augmentation de sécrétion de cortisol et de catécholamines, pouvant induire une baisse des défenses immunitaires. Une douleur persistante peut aussi provoquer des troubles du comportement comme de l’agitation, la dépression, la tendance à éviter les contacts, l’agressivité.

Quand le stress augmente, le système nerveux envoie une quantité d’adrénaline trop importante aux muscles et ceux-ci se retrouvent en état d’hyperactivité, peuvent subir des spasmes, se fatiguent et n’ éliminent pas les toxines.

La douleur est souvent exacerbée par le stress et l’anxiété, agir sur le stress permet de réduire la perception de la douleur.

Vous souhaitez en savoir plus sur le lien entre stress et douleur, je vous invite à regarder cette vidéo: https://www.bing.com/videos/riverview/relatedvideo?q=stress+et+douleur+&mid=2AB25F34BC00DA8C93332AB25F34BC00DA8C9333&FORM=VIRE

Comment la sophrologie agit sur le stress ?

La sophrologie propose des techniques qui vont permettre au douloureux de mieux vivre ses douleurs:

  • La respiration profonde et consciente : Apaise le système nerveux, relâche les tensions musculaires et réduit la perception de la douleur. Elle est aussi un outil de concentration qui détourne l’attention de la douleur, ce qui peut diminuer son intensité.
  • La relaxation profonde : Se détendre permet d’abaisser le tonus musculaire, de réduire la production d’adrénaline et de solliciter le système parasympathique (système qui restaure, ralentit le rythme cardiaque…). En état de relaxation profonde, le patient intègre dans sa conscience sa capacité à relaxer son corps et son mental.
  • Les visualisations positives : Toute image mentale positive se répercute à la fois sur le psychisme et sur le corps. Notre cerveau ne fait pas la distinction entre une image réelle et une image générée par notre imagination et donc le vécu imaginaire positif va s’inscrire comme expérience vécue. Ces visualisations positives permettent la sécrétion d’endorphine par le cerveau, procurant une sensation de bien-être.

Quelques techniques spécifiques:

  • La défocalisation: Il s’agit de déplacer l’attention de la zone douloureuse vers un autre endroit non douloureux. La personne s’ouvre alors à d’autres perceptions, et l’écoute portée vers la zone douloureuse est moindre.
  • La focalisation: Elle permet de dépasser la peur et de rentrer directement au cœur de celle-ci. Il s’agit de remplacer la sensation désagréable par une sensation agréable.

La verbalisation des ressentis (phénodescription) en sophrologie est une étape importante où la personne va verbaliser et décrire les phénomènes vécus. Ses sensations corporelles et émotions, sans jugement ni interprétation. Cela favorise la prise de conscience des états internes pour mieux les gérer, ce qui contribue au mieux-être global.

Par Sophie Lalanne Ricci – Sophrologue –

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